1er Mai à Libreville : Des travailleurs injustement licenciés interpellent le Président pour briser le silence

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En ce jour symbolique de la Fête du Travail, un moment de forte intensité a marqué le défilé syndical à Libreville. Treize jeunes travailleurs précaires, anciens employés d’ISP Moov Africa Gabon Telecom, ont profité de leur passage devant la tribune présidentielle pour attirer l’attention du chef de l’État, à qui certaines réalités du monde du travail restent parfois voilées.

 

À genoux, face au couple présidentiel, ces jeunes ont brandi une banderole à la fois sobre et puissante :

« Ils ont levé la tête, ils ont été exécutés. »

« 118 voix sacrifiées : que la nouvelle République leur rende justice et dignité !»

 

Un message glaçant, qui a immédiatement provoqué la réaction de la Première Dame. Émue par ces mots, elle a interpellé le Président, l’invitant à lire ce cri du cœur. Ce dernier, visiblement touché, a adressé un geste de la main, signe d’écoute envers ces jeunes Gabonais abandonnés par un système qu’ils dénoncent.

 

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Derrière cette scène solennelle se cache un drame social. Ces 118 travailleurs temporaires ont été licenciés abusivement, en violation du Code du travail gabonais, pour avoir simplement revendiqué la requalification de leurs contrats, comme le prévoit la loi. Depuis le 12 octobre 2023, malgré les interpellations du Premier ministre et de plusieurs ministres de la Transition, leur situation est restée sans solution.

 

Leur employeur, Moov Africa Gabon Telecom, en partenariat avec Intérim Service Plus, continue de se soustraire à ses obligations, rejetant la responsabilité sur l’agence de placement. Une manœuvre contestée par les travailleurs, qui rappellent que la loi gabonaise est formelle : lorsqu’un besoin est permanent, le contrat doit l’être aussi.

 

Ce n’était pas une protestation, mais un appel à la vérité. Ils ont voulu franchir les filtres, pour que le Président voie ce que d’autres lui cachent.

Pendant que l’entreprise réalise des bénéfices croissants depuis la privatisation de Gabon Telecom, elle refuse d’embaucher durablement les jeunes Gabonais qu’elle exploite. Paradoxalement, plus de la moitié des agents permanents ont plus de 50 ans, sans qu’une réelle relève ne soit assurée.

 

Ce 1er mai, ces treize jeunes ont incarné la dignité et la résilience. Leur geste n’était pas un acte de confrontation, mais un recours ultime face à un mur d’indifférence. Ils ont choisi ce moment solennel pour parler au président sans intermédiaire, pour que la vérité soit enfin entendue.

 

Ils demandent que la nouvelle République agisse, non seulement pour eux, mais pour toutes les voix sacrifiées. Leur appel est simple : justice, dignité, et respect de la loi.

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