Affaire l’île Mbanié: JOVEL ANDRIC OYONO ABA’A partage une réflexion 

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Mesdames et Messieurs,

 

Permettez-moi de partager une réflexion sur le différend frontalier qui oppose le Gabon à la Guinée Équatoriale.

 

Le Gabon a fait le choix de porter cette affaire devant la Cour internationale de justice, écartant de fait les mécanismes africains de médiation, d’arbitrage ou encore l’intervention des sages des deux pays. Ce choix, souverain, engage notre responsabilité. Dès lors, nous devons accepter la sentence rendue, qu’elle soit à notre avantage ou non, juste ou injuste.

 

Mais permettez-moi de poser une question essentielle : était-ce la meilleure voie ?

 

Trancher un tel conflit en se basant sur une convention coloniale de 1900, conclue entre la France et l’Espagne, paraît profondément anachronique. À cette époque, ni le Gabon ni la Guinée Équatoriale n’étaient des États souverains. Ce n’est pas un contentieux entre deux anciennes puissances européennes, c’est un différend moderne entre deux nations africaines indépendantes, qui ont depuis signé des accords postcoloniaux, adhéré à des organisations régionales, et construit des cadres juridiques pour gérer ce genre de conflit.

 

Il aurait été plus pertinent, à mon avis, d’épuiser les recours africains avant de saisir une instance internationale. La Convention de Niamey de 2014, adoptée par l’Union Africaine, existe justement pour favoriser la coopération transfrontalière et régler pacifiquement les différends entre États africains. Elle encourage le dialogue, la délimitation consensuelle des frontières, et la paix durable entre peuples frères.

 

En allant directement vers une juridiction internationale souvent critiquée pour son manque d’impartialité, on prend le risque de voir une décision imposée, basée sur des textes jamais ratifiés par nos peuples, et influencée par des intérêts économiques extérieurs. Au lieu de résoudre le conflit, on pourrait bien en créer un nouveau.

 

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Alors oui, la vraie solution, la seule vraiment durable, c’est celle du dialogue direct entre le Gabon et la Guinée Équatoriale. Il faut asseoir nos deux États à la même table, mettre de côté les influences extérieures, notamment celles des multinationales, et redéfinir ensemble nos frontières dans un esprit de fraternité, de coopération et de souveraineté.

 

Mesdames et Messieurs, ce conflit ne trouvera pas de paix dans les archives coloniales. Il trouvera sa paix autour d’une table africaine, avec des cœurs sincères et un esprit d’unité.

 

 

Cordialement :

 

JOVEL ANDRIC OYONO ABA’A

(Acteur politique)

Directeur de cabinet du président du mouvement de redressement national (MORENA)

Je vous remercie.

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