Pourquoi la différence entre le siège de Rabat et celui de Libreville est une preuve de mépris ?

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Quand une entreprise érige son siège social, elle ne choisit pas seulement une forme ou un emplacement. Elle envoie un signal fort. Ce geste architectural devient une déclaration stratégique, presque diplomatique. Il incarne :

– Sa vision à long terme pour le territoire qui l’accueille,

– Le respect qu’elle accorde à ses collaborateurs locaux,

– Et la place réelle qu’elle accorde à son implantation dans son modèle de développement.

 

À Rabat, au Maroc, le groupe a investi dans une tour emblématique de 22 étages, dotée d’un auditorium, d’un musée et d’infrastructures dernier cri. Ce siège moderne, construit quelques années seulement après la privatisation de Gabon Telecom, a été financé avec les bénéfices générés par les filiales africaines, dont le Gabon. Ce n’est pas qu’un immeuble. C’est une promesse, un manifeste :

 

« Nous sommes chez nous, et nous investissons pour durer.»

 

À Libreville, au Gabon, la maison-mère a fait un choix radicalement opposé : réhabiliter un ancien bâtiment administratif sans innovation ni ambition. Un minimum fonctionnel, sans projection, sans âme. Le message est tout aussi clair :

 

« On fait juste ce qu’il faut pour tourner.»

 

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Cette différence de traitement n’est pas anodine. Elle n’est pas seulement comptable ou logistique. Elle révèle un mépris silencieux, qui transparaît aussi dans les actes de gestion au quotidien.

 

Prenons un exemple récent et révélateur : les perturbations du réseau Moov Africa Gabon Telecom. Officiellement, elles auraient été causées par des coupures d’électricité dues à la SEEG. Mais la vérité est tout autre : le réseau a été affaibli par une rupture de carburant, indispensable pour alimenter les groupes électrogènes censés assurer la continuité du service.

 

Pire encore : ce carburant est parfois acheté en détail, comme s’il s’agissait de rationner au centime près, quitte à sacrifier la qualité du service et la satisfaction des usagers.

 

Le message est brutal :

Le Gabon n’est pas une priorité. Le Gabon est juste un centre de profit.

Rien de plus.

 

Mais le Gabon mérite mieux.

 

Les travailleurs gabonais, les usagers et le pays tout entier ont droit à autre chose qu’au service minimum. Ils méritent du respect, de la considération, et surtout des investissements concrets qui traduisent une volonté réelle de développement, et pas seulement d’exploitation.

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